Aller au contenu principal

Etat des lieux : la laine en Wallonie en 2023

Dossier
03.07.2023
Mouton

La laine belge - supplantée par les fibres pétrochimiques, le coton et les laines australiennes - éprouve de grandes difficultés à trouver preneur dans l’industrie textile. Mais qui a dit que l’utilisation de la laine se limitait à l’industrie textile ?  

La laine ? Pas seulement pour les pulls !

Naturelle, recyclable, éco-responsable, ne sont là que quelques-unes des qualités de la laine.

Elle est également durable dans le temps, peu salissante (car infroissable et non-électrostatique), isolante, mais aussi insonorisante, peu perméable à l’eau, régulatrice d’humidité, respirante et légère ! Enfin, la laine est dépolluante : elle absorbe et stocke le formaldéhyde et le dioxyde d’azote. De plus, elle est non allergisante, anti-UV et résistante au feu. Rien que cela ! On n’oubliera pas de se rappeler que la collecte de la laine est également indispensable à la santé et au bonheur des moutons et qu’elle se reconstitue chaque année.

Si la laine de nos moutons ne fait plus l’apanage du secteur textile, on peut cependant la retrouver actuellement dans le secteur de la literie, de la décoration ou encore de l’isolation.

C’est quoi une laine de bonne qualité ?

Une laine de bonne qualité, c’est avant tout un mouton en bonne santé et une tonte bien réalisée.

Pour évaluer la qualité d’une laine, elle doit avant tout être la plus pure possible : la présence de paille, de chardons ou de particules de foin dans la toison rendent la valorisation très compliquée. La régularité dans la longueur des fibres dépendra de la tonte, alors que la douceur et la résistance de la laine sont liées à l’état de santé du mouton.

Dans le négoce, de nombreux critères déterminent les usages d’une toison : la couleur (les laines de couleur sont difficiles à valoriser car plus difficiles à teindre), la longueur des mèches (ni trop courtes, ni trop longues), la finesse des fibres (en dessous de 30 µm pour le textile), le gonflant (pour les couettes et oreillers), l’ondulation, la brillance, l’élasticité… Dans tous les cas, quels que soient les usages et donc la qualité, les lots de laine doivent être les plus homogènes possibles.

Etat des lieux de la laine en Wallonie

Dans le cadre de son projet sur le potentiel de la filière laine en Wallonie, Valbiom a envoyé un questionnaire à l’ensemble des propriétaires wallons de moutons afin d’établir une vue d’ensemble des races et de l’utilisation des toisons des animaux. Au total, 10 % des éleveurs wallons propriétaires de 1 à 1.570 moutons ont participé à l’enquête.

Voici quelques quelques résultats : 

14.510 moutons issus de 46 races différentes ont été référencés. Les races les plus représentées sont :

  1. les iles de France (race viandeuse, laine gonflante : intéressante pour la production de feutre, de matelas et de couettes) ;
  2. le texel français (race viandeuse, laine gonflante, parfaite pour les couettes) ;
  3. les races croisées ;
  4. le roux ardennais (race rustique adaptée aux pâturages pauvres – laine colorée d’intérêt en feutre) ;
  5. le charollais (race viandeuse, laine fine et très douce, mais très courte).

Et quelques chiffres :

  • 17 % des moutons recensés ont une laine colorée (donc déclassée pour les usages textiles industriels mais utilisable en feutre, tapis ou isolant)
  • 42 % ont une laine blanche suffisamment longue
  • 5 % sont utilisables en textile « traditionnel » MAIS toutes les laines ont un usage !

Isolant, feutre, couettes, matelas, tapis, feutres maraichers, fil, tissus, tricots... La laine offre de nombreuses possibilités en matière de transformations. Cependant, la filière de la laine belge balbutie, faute à leurs homologues chinois ou pétrosourcés, plus concurrentiels sur le marché. Pourtant, il est dit que le confort d’utilisation et la qualité de la laine de nos régions sont sans pareil !

Développer la filière de la laine belge, c’est faire renaître des filières autrefois largement répandues, c’est relocaliser notre économie, renouer avec notre patrimoine et ainsi nous rendre moins dépendant d’une économie carbonée et désincarnée.

Il nous appartient, à nous, consommateur, de réfléchir aujourd’hui aux produits à utiliser dans notre habitat et nos vêtements... Alors pourquoi pas de la laine locale ?

A lire aussi :