Image : © Les Marneurs - www.lesmarneurs.fr
L’agence d’architecture, de paysage et d’urbanisme, « Les Marneurs », le Centre wallon de Recherches agronomiques et l’entreprise BeVert* s’associent autour d’un projet de plantation de huit hectares (ha) sur le site marginal du Martinet, à Charleroi (Monceau-sur-Sambre). Deux zones ont été identifiées pour accueillir la production de biomasse dont une zone de miscanthus et une boulaie de trois ha.
Une collaboration rendue possible grâce à l’appel à idées lancé l’année dernière par le projet Interreg New-C-Land.
Contexte de sélection du projet
Fin 2018, ValBiom, GxABT - ULiège et la Ville de Charleroi signaient une convention pour la mise à disposition d’une superficie de huit ha en vue d’étendre un projet de production de biomasse sur cette ancienne exploitation minière.
Dès 2019, les trois institutions lançaient un appel à idées pour des projets d’implantation de paysages productifs sur ce site[1]. A cette occasion, une séance de rencontre avait été organisée sur le terrain afin de favoriser le réseautage et la création de partenariats.
C’est officiel : le projet de plantation se dessine
Le projet lauréat est aujourd’hui connu !
Le groupement désigné par le comité d’avis est pluridisciplinaire: paysage, architecture, urbanisme, expertise biomasse, ingénierie écologique, agronomie, économie. L’objectif est d’apporter la réponse la plus juste au regard des sensibilités patrimoniales et environnementales du site, incitant à une sobriété (carbone) dans la mise en œuvre du projet. L’équipe retenue propose un projet évolutif selon les besoins et l’arrivée possible de nouveaux acteurs sur le site.
Ce partenariat est particulièrement en phase avec la philosophie du Martinet qui vise à relocaliser le savoir-faire belge et se veut être la vitrine carolorégienne du développement durable. En effet, le site accueille déjà une brasserie, la « Manufacture Urbaine », la boulangerie « Levures sauvages »[2] et le Vignoble du Martinet. Enfin, le site est parcouru par différents sentiers et parcours pédestres dont la Boucle Noire, un circuit de Grande Randonnée. Toutes ces initiatives positives qui participent à la redynamisation du site motivent désormais les parties prenantes à travailler sur l’établissement d’un Master Plan.
Vers un nouveau site productif expérimental au pied du terril
Le site minier du Martinet est le témoin d’un siècle d’exploitation d’une ressource fossile : le charbon. Ce paysage énergétique, par ses qualités géologiques et pédologiques, est unique. Il se compose d’écosystèmes qui diffèrent selon les strates ; les terrils étant les monuments les plus emblématiques.
La ville de Charleroi consciente de ce patrimoine a engagé une première tranche de travaux en 2013 afin de conserver les bâtiments encore présents. Parallèlement à cette démarche de conservation, GxABT et ValBiom travaillent depuis 2013 au maintien et au suivi de la phase test de plantation de saules afin d’étudier les possibilités d’exploitation des sites de charbonnage de la région à des fins de production de biomasse. C’est dans ce sens que l’appel à idée Interreg New-C-Land a été lancé à l’automne 2019.
Le groupement rassemble des concepteurs (Les Marneurs) ainsi que les futurs exploitants (Bevert) et le CRA-W qui développera les semences par micro-propagation sur site.
©Ville de Charleroi
Deux zones ont été identifiées pour accueillir la production de biomasse :
- Une zone centrale récemment défrichée, approximativement deux hectares, pour la plantation de miscanthus. C’est dans cette zone que se situe le taillis à très courte rotation expérimental. Il y sera maintenu.
- Plus loin, une boulaie[3] de trois hectares, composée de dépressions humides, qui sera gérée durablement en faveur de la conservation et la protection de la faune et la flore en place.
Enfin, en parallèle, il s’agit de déployer sur l’ensemble du site une approche cohérente de valorisation des différents éléments patrimoniaux et des qualités paysagères intrinsèques au site du Martinet. Les différents bâtiments commencent à accueillir de nombreux acteurs économiques et culturels : les vignerons du Martinet, la brasserie de La Manufacture Urbaine, une boulangerie, etc.
L’objectif final est de pouvoir produire, en circuit extra-court, l’énergie nécessaire à ces différentes entreprises.
[1] Basé sur le principe du phytomanagement, ce concept a été imaginé par la Mission Lyon Vallée de la Chimie 2030. Il répond à la nécessité de gérer durablement les ressources naturelles en ville. Plus d’infos : L’Appel des 30 : un dispositif partenarial exemplaire mis en place à Lyon – ValBioMag, 23.05.2019
[2] Levures Sauvages est une société qui va opérer la mise en place de l’infrastructure MMM (Maitres de mon Moulin) à Charleroi. Le cœur d’activité des Levures Sauvages s’articule autour d’un pôle de production et de transformation des farines de blés anciens (issus d’une agriculture vertueuse).
[3] Une boulaie est une forêt où prédomine le bouleau.
*BeVert, membre ValBiom : entreprise belge de consultance en automatisation/électro-mécanique industrielle.