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Etude : Potentiel de développement des bétons végétaux en France

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21.02.2020

L'utilisation de la biomasse dans le secteur des bétons est une réalité établie en Europe. Les biomasses les plus utilisées sont le chanvre et le bois. De nouvelles biomasses comme le miscanthus, la paille de colza ou les anas de lin sont testées.

FRD (Fibres Recherche Développement)[1], l’ADEME et le CIPALIN (Interprofession du Lin) ont publié une étude sur le potentiel de développement des bétons végétaux en France.

Des bétons végétaux, c’est quoi ?

Un béton est un mélange d’un granulat et d’un liant (ciment, chaux). L’utilisation de granulats végétaux confère de nouvelles propriétés au béton. La gamme de ressources végétales susceptible de fournir des granulats est relativement large. Les bétons végétaux les plus prédominants sur le marché sont les bétons de bois et les bétons de chaux-chanvre.

Divers développements sont en cours pour, notamment, commercialiser des produits avec du miscanthus, du lin (anas) ou du colza (paille).

Quelles applications ?

L’étude de FRD, ADEME et CIPALIN dresse un état des lieux et une analyse de marché pour les segments suivant :

  1. Bétons à caractère isolant thermique en remplissage ou en enduit

Les bétons végétaux sont couramment utilisés pour des applications d’isolation thermique. Même si ces derniers ne peuvent pas être considérés comme des isolants thermiques selon la définition stricte des normes en vigueur. Néanmoins ils possèdent de meilleures performances thermiques que les bétons traditionnels.

Le béton de chanvre est le plus répandus : il est présent sur le marché wallon sous forme de blocs (société IsoHemp) ou de béton projeté (société ChanvrEco) avec une conductivité thermique allant de 0,06 à 0,15 W/(m.K) selon le dosage et l'application.

Ces deux entreprises sont membres du réseau ValBiom.

  1. Bétons pour mur antibruit

Les bétons végétaux peuvent aussi être utilisés pour des applications mettant en avant leurs propriétés acoustiques, notamment pour la réalisation de murs anti-bruit. Ces murs sont le plus souvent réalisés en béton de bois et placé aux abords des autoroutes, voies ferrées et aéroports pour limiter les nuisances sonores.

La part de marché des murs antibruit en béton de bois s’élève à 38 % des écrans antibruits en France.

  1. Eléments préfabriqués autoporteurs

« Un béton autoporteur est un béton possédant des caractéristiques d’isolation thermique, mais aussi des propriétés mécaniques insuffisantes ne lui permettant pas de servir seul et par lui-même d’ossature et de soutien dans un bâtiment, car il est non porteur » (FAM, 2016).

En Wallonie, la société IsoHemp (membre ValBiom) a notamment développé un système constructif basé sur l’apport d’un côté porteur par une charpente structurelle en béton armée coulée dans des blocs dédiés : le système Hempro est constitué de deux types de blocs de chanvre de 30 ou de 36 cm d'épaisseur. Il s'agit de blocs pleins et de blocs usinés (blocs percés et blocs en U) disposés dans l'enveloppe de l'habitation, les blocs usinés serviront de coffrage perdu isolant à la charpente structurelle en béton armé qui y sera coulée.

  1. Eléments préfabriqués porteurs

« Un béton porteur est un béton possédant les caractéristiques mécaniques nécessaire pour servir seul et par lui-même d’ossature et de soutien dans un bâtiment. Il permet de porter la charge d’un plancher ou de la charpente d’un bâtiment par exemple » (FAM, 2016).

Ces éléments sont une réalité récente. Des premières réalisations ont permis de démontrer l’intérêt de ces solutions.

  1. Bétons fibrés et assimilés

Le développement de l’utilisation des fibres végétales dans le domaine des bétons fibrés et assimilés en est à ses débuts. Les technologies sont à finaliser/crédibiliser.


[1] Centre de Ressources Technologiques dédié à la valorisation applicative des fibres végétales.

L’étude complète

Elle comprend des données chiffrées sur ces marchés et les perspectives futures : Vers l’étude – 2019.