En 2022, Valbiom a commencé l’analyse du potentiel de valorisation de la laine en Wallonie. L’objectif ? Développer la filière, créer une plus-value économique sur le territoire, diversifier les sources des revenus pour les agriculteurs, le tout en suivant les préceptes de l’économie circulaire.
Le cheptel ovin belge est en forte augmentation. Rien qu’en Wallonie, plus de 97.000 moutons ont été recensés en décembre 2021 contre 70 000 cinq ans plus tôt ! Chez nous, les filières sont concentrées autour de la production de viande, de lait ou la gestion des espaces naturels.
Tondu oui, mais pour quel usage ?
Contrairement aux élevages australiens, argentins ou néo-zélandais, et ce malgré l’image positive de la laine, celle-ci n’est pas le produit principal de l’élevage ovin en Belgique. Chaque mouton doit cependant être tondu une fois par an. Avec en moyenne, 2 kg de laine brute par tête, le gisement annuel potentiel est d’environ 200 tonnes.
La laine tondue était auparavant majoritairement collectée par les tondeurs et ensuite exportée, mais la crise du Covid a interrompu ce circuit. Les éleveurs se retrouvent donc avec des stocks de laine en suint[1] à ne savoir que faire. Sans débouché, l’image de la laine auprès des éleveurs se dégrade. Conséquences ? Une diminution générale du respect de la qualité. Un cercle vicieux, néfaste pour les utilisations dans la filière textile mais aussi un problème environnemental de gestion des déchets.
Redorer le blason de la toison
La laine est pourtant un co-produit avec un potentiel de valorisation important. Il est indispensable que tous les maillons de la filière de production et de transformation de la laine soient conscients des comportements à adopter afin de redorer le blason de cette matière première riche et extrêmement versatile. L’interruption des exportations de laine en suint, indépendamment des problèmes pratiques qu’elle génère, peut être vue comme une opportunité de transformer positivement un flux commercial non durable et de rétablir une utilisation locale et circulaire de la laine belge. La valorisation de la laine en Belgique doit être abordée de manière spécifique. La taille réduite des élevages, le volume de laine disponible et son niveau hétérogène de qualité mais aussi la structure plus artisanale de la filière textile : autant de paramètres à intégrer pour le développement de solutions adaptées.
[1] Laine grasse, non lavée. Le suint représente environ 50% du poids de la laine brute.