Culture pérenne à vocation énergétique, valorisable en alimentation animale et pouvant produire plus de 100kg de miel à l'hectare, la silphie a tout pour séduire les agriculteurs wallons. Encore peu connue dans nos contrées, il est important d'étudier l'adaptabilité de cette plante à notre territoire. C'est dans ce cadre que ValBiom et le CIPF ont décidé de constituer un "Observatoire de la silphie".
La silphie, source de miel
La période de floraison de la silphie s'étend du mois de juillet jusqu'au mois de septembre. Cette floraison tardive arrive au moment où les abeilles et autres insectes pollinisateurs constituent leur réserve pour l'hiver. Des études menées dans différents pays montrent des productions de miel assez intéressantes, allant de 150kg de miel par hectare pour une étude autrichienne [1] à 450 kilos de miel par ha pour une étude polonaise[2]. Cependant, il est important de savoir que ces chiffres ont été obtenus dans des conditions pédoclimatiques différentes que celles rencontrées en Wallonie et qu'il ne serait pas judicieux de projeter ces chiffres sur notre territoire. Outre la production de miel, il faut rappeler que la silphie ne nécessite pas de produits phytosanitaires lorsqu'elle est bien en place ; un autre atout pour la préservation de la biodiversité dans nos campagnes.
Une plante énergétique, mais pas que !
Connue pour son utilisation en biométhanisation, où la silphie donne des rendements égaux, au mieux, en matière sèche par rapport au maïs ensilage et, au pire, inférieurs de l'ordre de 20% dans des conditions d'exploitation similaires[3], la silphie pourrait être aussi utilisée en alimentation animale pour les ruminants[4] en constituant une partie de leurs rations. Profitant d'une période végétative débutant au printemps, la silphie aurait l'avantage de donner des rendements plus constants que le maïs dans des zones à sécheresses répétitives, où le maïs, avec son besoin en eau pour la germination, aurait des rendements plus variables [5].