Fin novembre, une centaine d’acteurs des fibres textiles d’origine agricole se sont donnés rendez-vous à Liège pour mettre en lumière les enjeux de la relocalisation d’une filière textile durable. Ces rencontres se focalisaient autour de deux cultures à haut potentiel : le lin et le chanvre. Créations de stylistes, conférences, échanges, les participants ont pu partager les dernières avancées du secteur.
Le lin, un exemple inspirant
57% de la surface mondiale de culture de lin, qui constitue 75% de la production mondiale, se trouve dans une zone allant du nord de la France au sud des Pays-Bas. Le savoir-faire est donc bien présent dans nos contrées. Un travail de sélection des différentes variétés permet d’augmenter la qualité des fibres récoltées, ce qui engendre de facto des rendements plus importants… et les différentes étapes de traitement du lin sont maîtrisées. Récolte, teillage, rouissage, tissage, de nombreuses améliorations ont été apportées pour optimiser la filière. « La complicité entre producteurs et teilleurs est d’ailleurs primordiale, avec un parc matériel qui doit être adapté à la superficie et qui doit bénéficier de très bons réglages » rappelle Bart Depourcq, président de la Confédération Européenne du Lin et du Chanvre (CELC).
Les partenariats entre les différents acteurs de la filière sont primordiaux. Ils permettent à la fois de développer de nouvelles synergies et de tisser des liens avec le monde agricole. Cette collaboration entre tous les acteurs de la filière est la clef pour que les cultures de lin et de chanvre puissent s’imposer.
Un marché prometteur
« La demande est tellement importante qu’on a du mal à suivre au niveau du teillage », commente Bart Depourcq de la CELC. Il faudra donc à l’avenir sécuriser les sources d’approvisionnement et augmenter la production. Même constat du côté de Libeco, usine de tissage du lin basée en Flandre. « Les choses bougent, il y a du potentiel, une très grande opportunité », confirme Raymond Libeert, Managing Director de Libeco. Ce constat vaut aussi pour la filière chanvre. Les deux cultures présentent d’ailleurs des similitudes intéressantes.
Le chanvre belge, une filière en devenir
Toutes les leçons qui ont été assimilées concernant la culture du lin peuvent s’appliquer au chanvre. Bien qu’il existe quelques différences de base, l’idée est de pouvoir s’appuyer sur la filière du lin afin de développer celle du chanvre. « Un des freins pour le développement de la culture du chanvre se situe au niveau de la mécanisation», commente Valentine Donck, chef de projet chez ValBiom. Comme pour le lin, la recherche de la meilleure qualité de fibre est primordiale. On se dirige d’ailleurs vers des cultures de chanvre dites « fibres longues », pour avoir une meilleure qualité de tissu. Des essais, coordonnés par ValBiom et en collaboration avec le teillage Marchandisse, ont été réalisés, et une augmentation des surfaces cultivées de chanvre est à l’ordre du jour pour 2022.
Un tissu 100% chanvre belge en point de mire
On sent aussi l’enthousiasme qui entoure le lin et le chanvre au niveau des stylistes et designers. Ces rencontres étaient donc aussi l’occasion de découvrir les nombreuses initiatives textiles qui émergent. Vêtements, décoration d’intérieur, linge de maison, etc. La grande famille du chanvre est dans les starting blocks, prête à s’engager dans une filière textile locale, responsable et durable. ValBiom espère sortir le premier tissu 100% chanvre belge dans le courant de l’année 2022.
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