Crédit photo: Valbiom
Un récent sujet de l’émission #Investigation de la RTBF intitulé « Le pellet, un combustible pas si parfait » met sur la sellette le chauffage au bois, pellet et bois-bûche confondus. L’occasion pour Valbiom de rappeler certains faits objectifs et scientifiques, mais également les bonnes pratiques pour réduire fortement le risque d’émissions nocives.
La combustion du bois (pellets et bois-bûche)
Dans le reportage, le chauffage au bois est présenté comme un combustible aux multiples défauts, dont une combustion qui rejette des particules fines nocives en grand nombre. Une mise en cause qu’il s’agit de nuancer.
En premier lieu, toute combustion émet des particules[1]. Via la cheminée du lieu-même où le chauffage est nécessaire dans le cas du mazout, du charbon ou du chauffage au bois. Durant le transport, dans le cas du gaz naturel importé par des bateaux gaziers fonctionnant au fuel lourd. L’extraction de ces matières peut également produire de la pollution.
Ensuite, dans le cas du chauffage au bois, il faut distinguer pellets et bois-bûche.
- Les pellets, issus d’une fabrication standardisée, constituent un excellent combustible bois : humidité inférieure à 10%, taille et poids constant, facile à stocker et à manipuler. Un poêle à pellets récent au fonctionnement largement programmable et automatisé pour les phases d’allumage et d’extinction atteint aujourd’hui 92% de rendement et des émissions de particules très faibles grâce à une combustion la plus propre et la plus complète possible.
- Le bois-bûche nécessite davantage d’attention : pour une combustion de qualité, il est essentiel de brûler du bois sec. Ce dernier est obtenu en refendant le bois fraîchement coupé, puis en le stockant à l’air libre et à l’abri des intempéries durant minimum 2 ans. Et bien entendu, pas question de brûler autre chose que du bois naturel dans son poêle, sous peine de créer une pollution : donc pas de bois de palettes, de panneaux issus de meubles ou encore de bois peint. L’allumage et l’extinction du feu, les phases délicates en termes de pollution potentielle, sont ici manuelles et donc de la responsabilité de l’utilisateur. Ainsi, un allumage par le haut, de plus en plus populaire suite aux campagnes de sensibilisation de ces dernières années, est un must pour diminuer drastiquement la pollution.
Les émissions de CO2
Brûler du bois libère du CO2 dans l’atmosphère, c’est une évidence. La différence avec des combustibles tels que le mazout, le gaz ou encore le charbon, est la nature de ce dégagement. En effet, le bois est un combustible biosourcé et renouvelable rapidement, à l’opposé des combustibles pétrosourcés aux ressources finies.
Composés de bois issus de forêts gérées durablement, les pellets et le bois-bûche peuvent être considérés comme neutres en CO2. La quantité de carbone qui les compose (et qui est relâché sous forme de CO2 lors de leur combustion) correspond à la quantité de carbone provenant du CO2 atmosphérique, capté par le bois lors de la croissance de l’arbre dont il provient. C’est la nature de ce CO2 et de son cycle qui différencient le bois-énergie des combustibles fossiles. En effet, l’usage des combustibles fossiles relâche dans l’atmosphère du carbone piégé sous terre depuis des millions d’années. Un temps similaire sera nécessaire pour qu’il soit de nouveau piégé sous cette forme (pétrole, gaz naturel, charbon, etc.).
Lors de l’utilisation de pellets ou de bois-bûche, le CO2 relâché est le même CO2 que celui qui avait été piégé depuis l’atmosphère il y a seulement quelques années ou dizaines d’années dans le bois. Avec une forêt gérée et exploitée de manière durable, en perpétuelle croissance, ce CO2 relâché est ensuite de nouveau piégé sous forme de bois. Du point de vue de l’atmosphère, la quantité de CO2 n’augmente pas et le bois énergie issu de biomasse renouvelable est donc neutre en CO2. Soulignons par ailleurs que les combustibles bois sont en grande majorité des coproduits ou des sous-produits de l’industrie de la production de matériaux bois (construction, meubles, etc.).
Enfin, notons que la production et l’utilisation de pellets et de bûches impliquent inévitablement une consommation d’énergie fossile (ne serait-ce que pour le transport). Cette consommation reste marginale (surtout si le combustible bois est produit localement) et correspond à un faible taux d’émission de CO2 par unité énergétique produite. Cette valeur diffère selon les sources et les méthodes de calculs, mais reste largement inférieure aux émissions associées aux combustibles fossiles. Par exemple, 30 gCO2/kWh sont attribués aux pellets contre 251 gCO2/kWh pour le gaz naturel et 306 gCO2/kWh pour le mazout de chauffage[2].
Les bonnes pratiques et les outils Valbiom à votre disposition
Parmi les bonnes pratiques diminuant sans doute le plus efficacement les émissions polluantes potentielles du chauffage bois, on peut classer en priorité :
- l’adoption d’un appareil récent disposant des dernières techniques de combustion
- l’adoption de bons gestes (choix du combustible, allumage, conduite du feu, extinction)
En effet, un appareil récent (bois-bûches) utilisé de manière correcte émet 57 fois moins de particules qu’un feu ouvert, et 14 fois moins qu’un poêle d’ancienne génération. Quant aux pellets, c’est encore mieux : un poêle à pellets récent émettra 400 fois moins de particules qu’un feu ouvert et 100 fois moins qu’un poêle d’ancienne génération.
Dans la lutte contre les émissions de particules, condamner le chauffage au bois sans nuances est contre-productif. Il s’avère bien plus efficace de remplacer un feu ouvert (au rendement d'à peine 10%) par un insert et d’inciter au remplacement des anciens appareils encore en utilisation. En Wallonie, une prime existe à l’achat d’un poêle biomasse. Combinée à l’augmentation spectaculaire de l’intérêt pour le bois-énergie ces derniers mois, on peut considérer que l’évolution est positive, surtout en tenant compte de la sensibilisation aux bonnes pratiques.
En effet, afin d’étendre la bonne utilisation de ces appareils, Valbiom coordonne depuis 7 années une campagne de sensibilisation sur les bons gestes en matière de chauffage domestique au bois-bûches : « La Maîtrise du feu ». Parmi les outils utilisés : un livret explicatif, le relais de professionnels du chauffage bois vers le grand public, des vidéos, des séances d’information au sein de communes, un site web informatif, une page Facebook régulièrement alimentée, etc. Parmi la vingtaine de bonnes pratiques mises en avant : l’allumage inversé, le choix d’un appareil récent et dimensionné selon ses besoins, le choix d’un combustible de qualité, etc. Plus d’infos sur : www.lamaitrisedufeu.be/
La Wallonie met également à disposition depuis cet automne un document explicatif sur les pellets: "Tout savoir sur les pellets". Rédigé avec la collaboration des Guichets Energie Wallonie, la Febhel et Valbiom, ce document aborde les interrogations légitimes essentielles d'un utilisateur de pellets. Au travers de 16 questions, la part des choses est faite entre mythes et réalités. Plus d’infos : https://energie.wallonie.be/fr/tout-savoir-sur-les-pellets.
Le bois-énergie est une énergie issue de la biomasse, renouvelable et majoritairement locale. Accompagné d’une gestion forestière durable, il contribue à la baisse des émissions de CO2 fossiles. Et via un appareil récent bien utilisé, ce type de chauffage émet peu de polluants. Aucune raison donc de s’en priver.