Le "tout électrique", une utopie ? D’un modèle "tout électrique", la vision européenne évolue progressivement vers une perspective plus raisonnée, admettant le besoin de faire appel, au moins en transition, à des vecteurs énergétiques physiques. Dès lors, quelle sera la place du biogaz dans le mix énergétique de demain ?
Un intérêt grandissant
Le gaz, et notamment le biogaz, gagne progressivement en intérêt aux yeux de l’Europe. Et cet intérêt n’est pas étranger au conflit russo-ukrainien. Poussé par le contexte géopolitique, le plan REPower EU a pour objectif la production de 35 milliards de mètres cubes par an (350 TWh/an) de biométhane.
Limité en termes de production, le biométhane n’a pas pour ambition de substituer l’entièreté de notre besoin énergétique. Néanmoins, il apporte de nombreux arguments en sa faveur, permettant de lui faire une place dans le futur mix énergétique.
A chaque usage, son énergie
Le biométhane, vecteur énergétique précieux, doit être utilisé avec intelligence. Il doit servir là où l’électricité ne satisfait pas, ou pas entièrement.
Transport lourd, besoin en chaleur haute température dans les industries, chauffage résidentiel… les champs d’application ne manquent pas. Il peut également servir de matière première pour les industries, où le méthane est utilisé comme un agent réducteur.
Une volonté européenne
La nouvelle vision de l’Europe pourrait avoir un impact très concret pour notre paysage énergétique belge. Relayé par European Biogas Association, le communiqué de presse du Parlement Européen paru en février dernier évoque la possibilité d’instaurer l’obligation pour les Etats Membres de mettre en place une stratégie nationale biométhane.
Cette obligation s’inscrirait directement dans l’objectif du plan REPower EU. Sur le terrain, elle serait structurée en une cartographie des ressources et du potentiel, ainsi que par l’élaboration d’une stratégie de déploiement.
Et en Belgique ?
La Belgique devrait, à priori, être bien outillée pour mener ces travaux. En 2018, Gas.be a financé des études, réalisées par Valbiom, concernant le potentiel du biométhane injectable et la vision à adopter pour un déploiement raisonné et efficient de la biométhanisation dans le pays.
L’enjeu est notamment d’évaluer et d’optimiser au mieux les performances énergétiques des unités, afin de limiter les émissions de GES (gaz à effet de serre).
Les études sont donc prêtes. Pour le déploiement, le soutien du monde politique restera essentiel. Ainsi, en cas d’obligation émanant de l’Europe, la Belgique pourrait – sous condition d’un soutien politique – bénéficier d’un atout précieux, lui évitant de se retrouver dos au mur.
Serons-nous, oui ou non, prêts pour le déploiement du biogaz sur le territoire ? Cela reste à suivre.
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