La bioéconomie est reprise dans la Déclaration de politique régionale wallonne publiée ce lundi 9 septembre 2019. Une belle victoire pour les acteurs du secteur et le résultat d’un travail de longue haleine mené par l’asbl ValBiom !
Cet acte officiel du Gouvernement wallon envoie un message clair aux citoyens : la bioéconomie est un secteur d’avenir pour notre Région. Elle répond aux multiples enjeux de la transition sociale écologique et économique, notamment via la création d’emplois dans le domaine des bioénergies.
La biométhanisation se retrouve d’ailleurs au cœur des enjeux de la production d’énergies renouvelables. ValBiom se réjouit de ce positionnement car il est la résultante de la mise en œuvre de nombreuses actions de sensibilisation.
Bioéconomie : secteur d’avenir en Wallonie
Pour répondre aux enjeux de la transition économique et industrielle, le Gouvernement wallon misera sur une transition vers une économie circulaire et un développement de certains vecteurs économiques comme celui de la bioéconomie[1].
Plus spécifiquement, l’économie biosourcée[2] sera encouragée et soutenue via la recherche, le développement et l’innovation (RDI). En effet, ce secteur industriel est repris dans les thématiques prioritaires de la Stratégie de spécialisation intelligente (RIS3) de la Wallonie. Au niveau du secteur agricole, le Gouvernement précise que « des emplois seront créés dans la bioéconomie et la production de bioénergies ».
Notons que ValBiom, membre de l’initiative Coq vert, œuvre depuis plusieurs années au développement d’une telle économie qu’elle juge « forte et compétitive en Wallonie ».
Transition énergétique et biométhanisation
Pour attendre l’objectif climatique de 55 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, le Gouvernement finalisera et rehaussera d’ici fin 2019 les objectifs et les mesures du Plan Air Climat Energie 2030 (PACE) afin de permettre sa concrétisation immédiate.
ValBiom a d’ailleurs été consulté pour l’élaboration du PACE et du PNEC[3], sur base de sa connaissance du secteur, notamment en relayant les chiffres-clés.
Dans la Déclaration de politique régionale, est précisé :
« Le Gouvernement évaluera les mécanismes de soutien au gaz renouvelable (biogaz et/ou gaz de synthèse d’origine renouvelable à injecter dans le réseau) afin de soutenir cette filière. »
« Le Gouvernement favorisera les unités de biomasse décentralisées, afin d’exploiter les sources renouvelables locales et créer des emplois locaux, tout en veillant au respect des normes en matière de qualité de l’air. Ces projets devront maximiser la valorisation des ressources, au meilleur coût. Le développement des unités de biomasse décentralisées offre une possibilité de diversification et un soutien indirect pour les agriculteurs, une valorisation des rémanents agricoles et forestiers et une production d’énergie verte, stockable et non délocalisable. »
« Le Gouvernement soutiendra un plan ambitieux de déploiement de bornes électriques et de stations de gaz naturel compressé (CNG) et de gaz naturel liquéfié. »
Le Gouvernement encouragera la biométhanisation pour une meilleure gestion des déchets, soutiendra les agriculteurs produisant de l’énergie de manière significative pouvant alimenter un réseau local (village, hameau, entreprise) et octroiera des aides, comme un audit énergétique, aux exploitations agricoles désireuses d’investir dans le renouvelable »
Depuis ses débuts, ValBiom soutient le secteur de la biométhanisation. Outre des actions de sensibilisation, l’asbl accompagne quotidiennement les porteurs de projet dans leurs démarches.
Le développement de la biométhanisation passera par l’injection et par le bioCNG. A ce titre, ValBiom organise la Belgian Biogas Week fin novembre et est l’un des membres fondateurs de la Green Gas Platform. Par ailleurs, une étude inédite portant sur « Le potentiel du biométhane en Belgique et les potentialités d’utiliser le biométhane en substitution du gaz fossile à l’horizon 2030 et 2050 » a été réalisée par ValBiom.
Transition énergétique et matériaux biosourcés
La biomasse wallonne est source de multiples débouchés pour l’éco-construction. Elle permet de commercialiser des produits plus durables, plus locaux et plus sains. De plus, les éco-matériaux ont des atouts indéniables tant au niveau technique, qu’environnemental et économique.[4]
La Déclaration politique régionale propose de renforcer les capacités de la construction durable, de l’éco-construction, des entreprises du secteur des isolants naturels. Elle précise :
« Les éco-matériaux seront promus à travers une information adéquate du grand public, la formation des travailleurs du secteur de la construction, une intégration dans les cahiers des charges publics et un incitant octroyé aux particuliers en cas d’utilisation de matériaux naturels ».
Politique agricole et production de biomasse
L’implémentation de la PAC tend à orienter l’agriculture vers des modes de production particulièrement propices à la production de matières premières renouvelables susceptibles d’alimenter la bioéconomie (agroforesterie, plantation de bandes enherbées pérennes, ressources ligneuses…). Ces modes contribueront - notamment - à l’atténuation du réchauffement climatique, l’amélioration de la qualité de l’eau et de l’état de la biodiversité agricole.
« Dans le cadre de la transposition du deuxième pilier de la PAC, la Wallonie utilisera prioritairement les aides afin de réorienter le développement de l’agriculture wallonne vers l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. Une attention particulière sera également accordée aux mesures favorisant les pratiques agronomiques susceptibles de renforcer le maillage écologique, de fixer le carbone dans les sols ou la végétation (haies, agroforesterie, agriculture de conservation sans labour, bande de couvert végétal permanent, mares etc.) et de préserver les ressources en eau. »
Source
Déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon 2019-2024 – wallonie.be, 09.09.2019
[1] La bioéconomie comprend l’ensemble des secteurs économiques qui utilisent les ressources biologique – telles que les cultures, la forêt, les animaux et les micro-organismes – pour produire de la nourriture, des matériaux et des bioénergies.
[2] L’économie biosourcée se focalise, elle, uniquement sur la production et la transformation de la biomasse en matière ou énergie.
[3] PNEC : Plan national Energie-Climat belge 2021-2030.