Photos ©ValBiom
Début décembre, ValBiom organisait une visite de terrain chez un propriétaire qui a fait le choix d’installer une chaudière polycombustible de 130 kW et un petit réseau chaleur pour chauffer une partie de son exploitation. Cette récente chaudière biomasse a pour particularité d’être alimentée par du miscanthus autoproduit.
Compte-rendu de la visite de terrain organisée à Celles (Houyet), dans le cadre de notre mission « Facilitateurs bioénergies » pour la Wallonie (SPW Energie, DGO4).
Fini le mazout, place au miscanthus !
En 2014, Michel Mertens, propriétaire d’une exploitation, a installé une chaudière polycombustible de 130 kW et un petit réseau chaleur afin de chauffer l’une des deux ailes de son exploitation et une future salle de réception. En back-up, il a conservé ses deux anciennes chaudières à mazout.
Pour alimenter sa chaudière, Michel Mertens a opté pour du combustible autoproduit. En 2012, il a – anticipativement – planté 3 hectares de miscanthus à cheval entre la Famenne et le Condroz. Actuellement, sa chaudière consomme un peu moins de 42 tonnes de miscanthus par an, soit l'équivalent de 18.000 litres de mazout.
En complément du miscanthus et lorsque sa production annuelle ne suffit pas, le propriétaire alimente occasionnellement sa chaudière en plaquettes forestières.
Quel sont les atouts d’un tel projet ?
Lors de la visite, les participants ont eu l’occasion d’assister à 3 présentations et une visite de la chaufferie et de la plantation attenante.
Parmi les opportunités offertes par ce type de projet, ValBiom note que :
- Les chaudières polycombustibles sont des technologies de pointe, matures et éprouvées.
- Des aides existent pour l’installation.
- Il s’agit de solutions économiques : si l’investissement dans une chaudière biomasse est plus important que son équivalent mazout ou gaz, le coût d’approvisionnement du combustible est nettement plus faible et permet dans la plupart des cas de revenir sur l’investissement avant 10 ans. Le coût d’approvisionnement du miscanthus autoproduit est estimé entre 7 et 15 c€/litre équivalent mazout.
- Les cultures pérennes s’implantent pour 20 ans. Elles offrent l’opportunité de valoriser les zones à contraintes (environnementales, opérationnelles et réglementaire) et ne requièrent que peu d’opérations culturales. Il convient de réfléchir, en amont, à leur intégration dans l’exploitation.
Parmi les points d’attention à retenir, ValBiom note que :
- Du point de vue logistique, il ne faut pas perdre de vue les volumes de stockage requis (1.000 litres de mazout = 17 à 18 m3 de miscanthus vrac ensilé). Du champ au silo d’approvisionnement de la chaudière, il faudra éviter les ruptures de charges pour s’éviter une manutention fastidieuse et risquer de contaminer le combustible par des corps étrangers (cailloux, terre, etc.).
- Frédéric Vandeputte, expert de la phytotechnie du miscanthus (CIPF), qui a animé la visite de la parcelle de miscanthus, a pu sensibiliser les porteurs de projets sur l’importance du pilotage de la date de récolte.
En effet, il est crucial d’attendre que l’humidité du miscanthus soit de maximum 20 % pour permettre un stockage du miscanthus sans échauffement, garantir un bon pouvoir calorifique du combustible et ne pas exporter trop d’éléments minéraux avec la récolte.
Le CIPF suit chaque année l’évolution de la teneur en humidité du miscanthus dans différentes zones agricoles et anime un réseau d’avertissement.
Une idée, un projet ?
Vous êtes un agriculteur, un propriétaire de gîte, un acteur de l’horeca, une entreprise ou même un particulier et vous avez une consommation importante en chaleur ? Vous souhaitez remplacer votre chaudière ou en installer une et vous recherchez une solution écologique et économique ?
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