Les plateformes de productions de plaquettes issues de ressources locales, pour une utilisation locale, se développent sur le territoire wallon. Quelle est la situation actuelle du développement de ces plateformes en Wallonie ? Quels sont les projets opérationnels et à venir ? Quels sont les atouts de ces plateformes ? Valbiom a réuni les acteurs du secteur, pour approfondir ces questions.
Parmi les orateurs présents au Midi de la Biomasse du 25 avril dernier, des spécialistes ont partagé leur expertise et expérience : Stéphane Vis (GAL Pays des Tiges et Chavées), Virginie Dieu (Intradel), Frédéric Bourgois (Coopeos) et Philippe Taverniers (Valbiom). Retour sur les conclusions de ces échanges.
La production de plaquettes de bois local : des atouts indéniables
Si le développement des plateformes de production de plaquettes (PPP) fait partie de l’actualité, c’est qu’il comporte des avantages indéniables. Il représente avant tout une opportunité de valorisation locale de déchets et sous-produits ligneux.
Son pilotage est également ancré au territoire, par le biais des administrations communales, des asbl, ainsi que des partenariats publics ou privés. Enfin, atout non négligeable, les investissements sont couverts jusqu’à 80 % par différentes aides (FEDER, UDE, UREBA, POLLEC).
Des critères à respecter
Se lancer dans le développement d’une PPP ne s’improvise pas. La première condition de réussite est de pouvoir précisément qualifier la ressource dont on dispose. Celle-ci doit être clairement identifiée à la fois en termes de qualité, de quantité et de disponibilité, mais également en termes de coût !
Du point de vue de sa qualité, le combustible produit doit répondre à certains critères (taux d’humidité, calibre, teneur en cendres, etc.).
Devenir rentable : attention à bien maîtriser son projet !
Comme tout projet, lancer une plateforme de production de plaquettes comporte des risques. Pour réussir le pari, il est indispensable de construire un processus adapté et efficace, en fonction des technologies et des capacités disponibles, des installations fixes ou des chantiers mobiles à disposition.
Autre outil indispensable : le « Business Plan », ou plan stratégique. La plaquette étant une matière relativement bon marché, il est crucial de bien maîtriser son chiffre d'affaire et ses coûts, ces derniers pouvant être particulièrement importants en termes d’investissements et de coûts d’exploitation.
Constituer son réseau de partenaires
Pour se lancer dans les PPP, mieux vaut éviter de faire cavalier seul. Le développement de partenariats équilibrés constitue un atout de taille, pour peu que leur gestion soit rigoureuse. Les collaborations possibles sont d’ailleurs très nombreuses, il convient seulement de bien définir les rôles, les compétences et les intérêts de chacune des parties prenantes.
Un projet en route à Liège
Les choses bougent dans le domaine des PPP en Wallonie. C’est dans la région liégeoise qu’Intradel (Intercommunale de traitement des déchets liégeois) s’est récemment lancée dans la production de plaquettes de bois, en partenariat étroit avec Coopeos, la Ressourcerie du Pays de Liège, l’ULiège et l’UCLouvain.
Avec cette démarche, Intradel entend transformer les déchets liégeois en ressources, ce qui rejoint la logique de l’économie biosourcée. Si l’intercommunale ne s’occupait autrefois que du traitement de ces déchets, il est aujourd’hui question de mettre en place une plateforme de production de combustibles solides issus des biodéchets collectés.
Le projet, qui consiste précisément en « la valorisation des déchets bois en combustible renouvelable à haute valeur ajoutée en vue de fournir des chaudières locales », devrait voir le jour dès la fin 2024. Parmi les tests préliminaires déjà effectués, les déchets de bois collectés ont été soumis à un test de bain d’eau, afin de récupérer les indésirables (pierres et métaux). Il s’agit maintenant de laisser sécher la matière, afin d’en éliminer l’humidité avant les prochaines phases de tests. Affaire à suivre !
Cette publication est permise grâce à notre convention cadre "BioMaSER" qui vise à développer et structurer les filières de valorisation non alimentaire de biomasses agricoles en tant que matériaux ou combustibles renouvelables. Convention financée par la Wallonie, SPW Agriculture, sous la supervision du Ministre de l’Agriculture.