Lors du Tour de la Biométhanisation 2025, Valbiom a fait escale chez Messancy Biométha, une station de biométhanisation gérée par la famille Pastoret. A seulement 21 ans, Melissa Pastoret en assure seule la gestion quotidienne. Rencontre avec une gestionnaire engagée, qui ne manquera pas d’inspirer d’autres porteuses et porteurs de projet.
Entretien avec Mélissa Pastoret – Responsable d’exploitation chez Messancy Biométha.
Transformer des déchets en bioénergies
La biométhanisation, voilà comment Messancy Biométha entend valoriser des déchets organiques pour générer une énergie renouvelable et réduire les gaz à effet de serre. C’est par la décomposition de ces matières organiques dans des cuves que l’on obtient du biogaz qui peut être utilisé pour fournir de l’électricité et de la chaleur.
Particularité de la station, elle ne travaille qu’avec des intrants agricoles, fournis par les parcelles de la famille Pastoret ou par des fermes environnantes. Ces dernières, reçoivent en échange du digestat (le résidu organique issu de la biométhanisation), utilisable comme fertilisant pour leurs cultures.
Une quête d’autonomie
Chez les Pastoret, la volonté de produire de l’énergie renouvelable s’est inscrite très tôt comme une évidence. Le projet a pris forme suite à une rencontre avec Steven, gérant de l’hôtel Van der Valk situé juste en face de l’exploitation. Ensemble, ils ont imaginé une station capable de répondre à leurs besoins communs en électricité et en chaleur.
« Le sujet est venu en discutant du coût de l’électricité pour son hôtel. Très vite, on a parlé biométhanisation… et tout s’est enclenché », se souvient Mélissa.
De ces discussions est né Messancy biométha : une station de biométhanisation conçue spécifiquement avec l’objectif de garantir l’autonomie énergétique tant aux installations de la famille Pastoret qu’à l’hôtel voisin.
Participer à la transition énergétique Wallonne
Si la question de la transition énergétique et du développement durable fait parties des grandes thématiques actuelles, pour Mélissa il n’y a pas de doute : « La biométhanisation joue un rôle clé pour l'avenir ».
Elle argumente en expliquant que la biométhanisation permet de répondre à trois enjeux : le remplacement des énergies fossiles par du renouvelable, la valorisation des biodéchets par un système énergétique pérenne et la participation à la transition et l’évolution du secteur agricole.
Un métier d’avenir, stimulant et connecté au vivant
Si les métiers liés à l’agriculture et à la biométhanisation sont encore souvent associés à un imaginaire masculin, Mélissa casse les codes au quotidien. Responsable du site, elle assure à la fois la gestion technique, l’entretien, l’administratif et le lien avec les partenaires.
« Trois quarts du temps, je fais ce qu’on appelle encore un “travail d’homme”. Mais avec les bons outils et surtout, de la motivation, tout est possible. » insiste-elle. L’accès au métier a par ailleurs été facilité par les progrès technologiques, allégeant la réalisation des tâches les plus pénibles.
Si le métier reste exigeant, grâce à l’appui de la technologie et à une organisation bien rodée, Melissa est convaincue que ce secteur peut s’ouvrir à des profils variés.
Pour elle, la mixité apporte par ailleurs une richesse indispensable : « Être une femme dans ce domaine, c’est aussi apporter un nouveau regard sur les enjeux environnementaux et énergétiques. ». Proche de la nature, stimulant, varié et porteur d’opportunités : c’est ainsi que Mélissa Pastoret nous partage sa vision du secteur de la biométhanisation, espérant en inspirer plus d’une à franchir le pas !