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En novembre 2024, la Commission européenne a publié un document et une vidéo faisant le tour de l’industrie du textile biosourcé. La place de l’Europe dans cette industrie ainsi que son possible futur y sont abordées. Résumé avec Valbiom !
Une industrie à 25 milliards d’euros
En Europe, l’industrie du textile biosourcé a été porteuse de 700.000 emplois et a apporté une valeur ajoutée de 25 milliards d’euros en 2023. Les stratégies globales européennes en la matière soutiennent fortement l’idée d’une Europe florissante basée sur le textile biosourcé. Bien que la stratégie globale de l’Union européenne identifie le textile comme un facteur clé dans la chaine de valeur pour une transition durable et circulaire de la production ainsi que de la consommation, plusieurs problèmes persistent toujours.
Tout d’abord, le milieu du textile biosourcé a besoin d’un plus grand investissement financier. Cet investissement est important à la fois pour assurer une production à plus grande échelle de textile biosourcé, mais également dans le milieu de la recherche. Le but étant de trouver des technologies et innovations améliorant globalement la qualité, la production et la réutilisation de ce même textile.
Ensuite, bien que les industries européennes de textile durable soient bien placées sur le marché, celles-ci rencontrent des difficultés à s’agrandir. Cela est dû à des opérations à trop petites échelles, mais également à une chaine de valeur fragmentée, ayant comme conséquence une production avec un volume limité.
Finalement, bien que le textile biosourcé ait pris sa place en Europe, la dépendance aux fibres textiles d’origine fossile est encore importante, celles-ci représentant 67% du marché global en 2023.
Naturel ou pas naturel ?
Les fibres textiles sont catégorisées en trois catégories :
- Les fibres naturelles
- Les fibres semi-synthétiques
- Les fibres synthétiques
Les fibres naturelles sont considérées comme biosourcées (tout comme les fibres semi-synthétiques). Ces fibres peuvent être soit d’origine végétale comme c’est le cas du coton, du chanvre ou du lin, soit d’origine animale comme la laine. Chacune de ces fibres représente un défi pour leur production (le coton a par exemple besoin de beaucoup d’eau, de fertilisants…), mais des solutions existent pour essayer de réduire ces problèmes.
Les fibres semi-synthétiques sont également d’origine végétale, mais la différence est que celles-ci sont fabriquées par l’homme en utilisant la cellulose contenue dans les plantes. À l’origine, ces fibres semi-synthétiques étaient néfastes pour l’environnement. Aujourd’hui le processus est bien plus maitrisé, et des avancées ont également permis de recycler ces fibres en fin de vie, diminuant ainsi leur impact négatif.
Les fibres synthétiques sont des fibres fabriquées par les industries pétrochimiques. Des molécules (monomères) sont converties en longues molécules (polymères) qui servent ensuite à fabriquer ces fibres synthétiques. Bien que ces fibres soient majoritairement d’origine fossile, des alternatives biosourcées commencent à voir le jour. Elles n’ont cependant pas encore réussi à s’imposer en raison des applications qui sont pour le moment moindres dans le secteur du textile, à cause de leurs propriétés différentes de leurs homologues fossiles.
Comment soutenir et faire grandir le textile biosourcé ?
Plusieurs recommandations ont été émises afin de pouvoir soutenir et faire grandir le secteur du textile biosourcé en Europe. De manière globale, il sera important de soutenir l’innovation dans ce secteur tout en renforçant les chaines de valeur existantes et en mettant en avant des ressources biomasses durables.
Pour ce qui est des fibres naturelles, les plantes utilisées pour leur fabrication sont adaptées à la plupart de nos pays européens. C’est pourquoi il est important de soutenir les chaines de valeur afin que nos industries puissent se développer. À cela, il faut reconstruire des infrastructures adaptées à la récolte et à la transformation, notamment de la laine, afin de pouvoir profiter au maximum de l’expertise déjà présente.
Pour les fibres semi-synthétiques, de nombreuses sources de biomasse peuvent également être exploitées dans la création de fibres biosourcées et représentent un haut potentiel de développement. Les efforts dans le recyclage des fibres en fin de vie sont importants dans le développement de l’industrie.
Pour les fibres synthétiques, dans le but de remplacer les fibres d’origine fossile, il faut pouvoir créer et maintenir une source de monomères biosourcés. Il faut également créer des infrastructures de production et de logistique pour permettre une plus grande production de fibres synthétiques biosourcées.
En conclusion, l’industrie du textile biosourcée est en ce moment une opportunité pour l’Europe et donc, la Wallonie, dans la transition. Des solutions concrètes sont proposées et la Commission européenne annonce soutenir ces initiatives. De manière générale, les outils développés par l’Europe laissent entrevoir la possibilité d’une réindustrialisation plus durable et plus écologique pour nos régions.
Pour aller plus loin, regarder la vidéo de la Commission européenne sur l’économie biosourcée sur ce lien ↓