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De la peinture au savon, l'huile de lin s’invite dans notre quotidien

Portrait
23.09.2024
Zoé Nys, Cheffe de projet Economie biosourcée
Huile de lin - Oléochimie

La façade maritime de la Manche, englobant la France, la Belgique et les Pays-Bas, est une région où la culture du lin prospère depuis des siècles. Si le lin cultivé dans nos régions l’est principalement pour ses fibres, son cousin, le lin « oléagineux », aujourd’hui majoritairement importé, se distingue par ses graines riches en huile. Cette huile aux multiples applications a inspiré l’huilerie belge Vandeputte, un leader mondial dans la transformation des graines de lin.

L'huile de lin, une richesse aux applications diverses

Fondée en 1887, l’huilerie Vandeputte s’est imposée comme un acteur majeur dans la trituration des graines de lin. Basée à Mouscron, l'entreprise gère aujourd’hui trois entités distinctes : l’huilerie, la production de savons et détergents, et plus récemment, une unité dédiée à l’oléochimie (la « chimie des huiles »).

Chaque année, Vandeputte transforme environ 100 kilotonnes de graines, produisant près de 35.000 tonnes d’huile de lin. Essentiellement destinée à des usages non alimentaires, cette huile se retrouve dans des produits variés tels que les peintures, vernis, traitements du bois, encres, mastic, et linoleum.

Cependant, les propriétés de l’huile de lin, notamment sa richesse en acides gras oméga-3, ont également suscité un intérêt croissant dans l'alimentation. En 2016, l’entreprise a lancé une innovation mondiale avec le choco à l’huile de lin, une alternative aux pâtes à tartiner chocolatées classiques.

Véritable couteau suisse, l’huile le lin trouve également des applications dans les savons et la détergence. Chez Vandeputte, cette activité a démarré avec son savon emblématique « Mousse de lin® », avant de s’étendre à la fabrication de détergents « private label », que l’on retrouve derrière les marques de grande surface.

Au-delà de l’huile, le potentiel de l’oléochimie

Face à une demande croissante pour des applications non alimentaires, Vandeputte a créé Vandeputte Oleochemical. Cette unité se dédie à la transformation chimique des huiles, non seulement de lin mais également de tournesol, de soja, de ricin et de colza.

Les produits obtenus sur des huiles soufflées, de la standolie, de l'huile de ricin déshydratée, et des polyols. Ils trouvent leurs applications dans de nombreuses industries, notamment la peinture, le vernis, les encres, les lubrifiants, et la production de polyuréthane.

L’activité oléochimique de Vandeputte a connu un succès fulgurant, avec un triplement de son chiffre d’affaires au cours des 20 dernières années. Ce développement démontre le potentiel de cette filière en Wallonie, où l’innovation continue de façonner un avenir durable.

Vous souhaitez en savoir plus sur le potentiel de l’oléochimie, et plus largement de la chimie biosourcée sur notre territoire ? Nous vous donnons rendez-vous le 9 octobre à Gembloux, pour une matinée dédiée !

Infos et inscriptions :
Chimie biosourcée : enjeux, opportunités et financements pour les entreprises wallonnes